7.08.2014

DENIS DESRO TALKS FASHION





Il est 8:15, c'est un lundi matin et j'ai rendez-vous avec le rédacteur en chef mode du Elle Québec (et Canada) dans 15 minutes au coin de Peel et René-Levesque. Je suis très stressée. Ma caméraman est déjà sur place avec Monsieur Desro et ne connait rien à la mode. Et j'ai la caméra et tout le matériel. Et je suis l'intervieweuse. Et même si cette entrevue (qui était l'expérience la plus excitante jusqu'à maintenant pour moi) s'annonçait très mal, j'ai adoré faire la rencontre de Monsieur Desro et en apprendre un peu plus sur son travail. Keep reading pour en savoir plus sur l'homme derrière tous ces articles.
 
 



 
1. Axelle Dubé: Dites-moi, en quoi consiste une journée type?

Denis Desro: Une journée type c'est jamais la même chose parce que, bon, ça dépend si je suis à Montréal, ça dépend s'il y a du travail de bureau à faire. Souvent, aussi, il y a des sessions photos, à ce moment là il faut aller en studio. Je dirais que je suis ici au bureau, une journée par semaine. Mon travail m'amène également à voyager pour aller voir les défilés, les collections. Donc, au final, la journée type change beaucoup d'une semaine à une autre.


2. A.D.: Parlez-moi un peu de votre travail au Elle Québec.

D.D.: Mon travail c'est de nourrir les journalistes de la section mode, mais également les graphistes pour le coté visuel ainsi que les photographes.


3. A.D.: Est-ce que vous décririez votre travail comme de la supervision?

D.D.: Je dirais plutôt qu'il s'agit d'un travail de direction, car, si par exemple, on fait un reportage mode, c'est moi qui va s'occuper de choisir le photographe, la mannequin, le maquilleur et coiffeur. Ensuite viendra le shooting et de là, je choisirai les photos finales. Je dois aussi voir à l'organisation des photos, dire laquelle va à droite, laquelle à gauche. En même temps, il va y avoir un journaliste qui va s'occuper de faire les textes, donc au final, tout se fait simultanément.




4. A.D.: Selon vous, qu'est-ce que ça prends pour être un bon rédacteur en chef?

D.D.: Ça prends beaucoup de discipline parce que c'est des longues journées et par longues journées j'entends que je peux commencer à 7h le matin et finir vers 10h-11h le soir, dépendamment s'il y a des évènements à aller voir ou pas. Il faut également pouvoir travailler avec des artistes. Je travaille souvent avec des photographes, des maquilleurs, donc il faut pouvoir leur laisser leur créativité, mais les diriger dans ce que tu veux aussi. Il faut que tu leur laisse une liberté, mais en même temps c'est comme s'ils devaient créer dans une boite. Une sorte de liberté contrôlée. Sinon, il faut être quelqu'un de social, il faut pouvoir s'adapter facilement aux changements, aimer tout ce qui est nouveau et être à l'affut des tendances.


5. A. D.: Après plus de 20 ans au Elle Québec, qu'est-ce qui a changé au cours des années?

D.D.: Ça a beaucoup changé, surtout             
à cause de l'ajout du web et des médias sociaux. D'ailleurs on a une équipe, ici au Elle Québec, qui s'occupe spécialement du web. Maintenant, avec les réseaux sociaux par exemple, c'est sûr qu'on doit faire de l'Instagram, twitter ou faire des blogs. C'est toutes des choses qu'on avait pas à faire avant,ce sont des tâches qui se rajoutent par conséquent. On a tous eu des formations pour apprendre à twitter, pour Instagram,etc. Moi-même, j'ai aussi du apprendre a faire tout cela(rires)!


                                                                             Ci-contre: Denis avec Ashley Graham au Mexique



6. A.D.: Et comment arrivez-vous à vous surpassez avec les années?

D.D.: Eh bien, on se nourrie principalement du travail des designers, par conséquent les tendances changent et évoluent, nous devons donc nous adapter à elles et c'est ce qui fait que notre travail n'est jamais le même. La vision de la mode évolue et donc on n'a pas le choix de se renouveler et ça, à chaque saison.



7. A.D.: Vous êtes également le rédacteur en chef mode pour le Elle Canada, est-ce que votre travail est similaire? Quelles sont les différences?

D.D.: Oui, c'est un travail qui se ressemble. Si on se fie aux designers, Prada par exemple, le Prada aux États-Unis, Prada en Italie, ou le Prada à Toronto, eh bien, on va tous avoir la même vision de ce design. À ce niveau là, rien ne va changer. Là où il y a un peu plus de différences dans mon travail entre Toronto et Montréal, c'est concernant le marché. C'est-à-dire qu'il faut que je m'adapte pour le public auquel je m'adresse et les différences sont vraiment plus au niveau culturel. La culture torontoise est davantage axée vers la culture américaine, tandis qu'au Québec, on a nos propres stars, nos propre réseau de comédiens, etc.


8. A.D: Est-ce que vous diriez que le phénomène américain ne marche pas au Québec?

D.D.: Oui oui, ça marche, mais supposons qu'on met par exemple Renée Zellweger en couverture, en comparaison avec Marie-Mai, Marie-Mai va beaucoup plus vendre.

Denis Desro aux cotés de Charlotte Cardin-Goyer

9. Est-ce qu'il y a une certaine philosophie commune pour tout les Elles ou c'est plus personnel chacun?

D.D.: Oui il y a des "règles" qui sont imposées aux 50 Elles à travers le monde, donc oui, il y a un certaine façon de faire, une certaine vision commune qu'il faut respecter. Par exemple au point de vue graphique, les formes doivent être les mêmes. La vision de la femme doit à peu près être la même aussi dans les Elles. Comparativement à Vogue par exemple, qui, eux, ont une vision un peu plus éthérée de la femme, les Elles ont vraiment un vision plus basique de la femme.



J'ai absolument adoré faire cette entrevue, puisque c'était la première fois que j'avais devant moi les propos d'un professionnel, j'espère que vous avez autant aimez en apprendre plus sur le travail de Monsieur Desro pour le Elle, que moi.
 
 
Suivez-le sur Instagram à: @desrod 

 

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